Comment la maison devient une source de détresse.

Janvier s’avère être plus de home organising que le reste.

Les personnes qui m’appellent pour le moment éprouvent une grande détresse qui émane de leur encombrement.
Leur maison n’est plus un cocon de bien-être, elle est une charge lourde, pénible, source de malaise, de conflits qui donne parfois l’envie de tout plaquer et de s’enfuir.

Il y a de gêne quand elles me montrent la situation, voire de la honte, quand je me rend chez elles, elles tentent de ranger au fur et à mesure qu’on visite la maison, justifient chaque objet dérangé.
J’écoute sans juger.

Le point commun entre ces personnes est que leur encombrement est le résultat d’accidents de la vie…. ls ont des enfants avec des besoins spécifiques, on vécus des burn-out multiples, des problèmes de santé répétés ou graves, ils se battent pour tenir bon.
Leur maison à finalement raison d’eux autant que le reste….

Le problème n’est pas arrivé du jour au lendemain. Il s’est accumulé, petit à petit, avec le temps, pour finir par leur laisser l’impression de se noyer, de ne plus arriver à rattraper.
Il est là parce que la société nous pousse à la consommation rapide là où nous sommes élevés selon un mode de vie où on consommait beaucoup moins et où les objets avaient beaucoup plus de valeur.
De plus, on a la sensation d’obligation de devenir le gardiens de la vie de nos parents, grand-parents, de nos ancêtres en préservant ce qui était important pour eux, que ce sont des objets de qualité alors qu’on n’en a ni l’utilité ni le plaisir de les trouver beau; ils ne correspondent plus du tout à ce qui est esthétique pour nous.

On ne s’accorde que difficilement le droit de ne pas garder.
La situation économique, instable, incertaine, nous pousse à conserver des choses inutiles par peur d’en manquer si un besoin apparaît à l’avenir,
On vit dans des maisons de plus en plus grandes pour pouvoir garder ces choses, ce qui fait qu’on se tue au travail pour payer ces m² qui servent à stocker nos affaires, le tout est un terrain propice au burn-out et affecte négativement notre capacité à gérer nos affaires qui continuent à se multiplier parce qu’on ne trouve plus ou qu’on n’arrive plus à accéder aux affaires que nous avons déjà donc on en achète un neuf…

Souvent, quand on veut bien se séparer de quelque chose, on ne sait pas bien quoi en faire, la vente peut être chronophage et énergivore, peu tentante pour ce qu’on en gagnera; donner ou jeter semble idiot quand l’objet a encore de la valeur, une utilité; aller au parc à conteneur peut sembler contraignant juste pour un truc donc on le range dans un coin pour plus tard. Un jour ce n’est plus un trajet au recyparc qu’il faut mais deux , l’effort est devenu encore plus grand…. et c’est comme ça qu’on les garde indéfiniment, qu’on se coince dans une spirale infernale et qu’on a besoin que quelqu’un d’extérieur pour agir nous jeter gilet de sauvetage.